Église Notre-Dame de Cardesse

Le village de Cardesse fut fondé à la Toussaint 1324 par une charte de fondation qui sera confirmée le mercredi avant la fête de Noël par Gaston II.
Au début de 1333, Gaston II cède La Seigneurie de Cardesse au Seigneur d’Esgoarrabaque Fortaner de Lescun qui promet dans les deux années qui suivront de construire un oratoire. Il spécifia toutefois que cette église n’était pas une paroisse. Elle ne pouvait donc avoir son propre curé, et dépendrait de celui de Monein.
L’oratoire fut terminé en 1403 et servit, non seulement aux habitants de Cardesse, mais aussi aux habitants des quartiers proches de Monein.
C’est vers la fin du XVIIe siècle que fût bâti ce qui est la nef principale de maintenant.
En 1895, l’Abbé Pouget, curé de la paroisse d’alors, fit construire le bas-côté de droite donnant ainsi une symétrie à l’église.
Après de premiers travaux d’aménagement dans les années cinquante, l’église a été entièrement restaurée en 1992.

La porte des Cagots

Jusqu’au XVIIIe siècle, dans la société béarnaise on distinguait, comme dans le reste de la France, la noblesse, les hommes libres ou hommes francs et les serfs nommés également questaux.
Il existait aussi une minorité, tenue à l’écart et composée d’habitants appelés « crestias » ou « cagots ». Cette catégorie était présente dans toutes les paroisses du Béarn comme dans le nord de l’Espagne. Les membres se mariaient obligatoirement entre eux. Ils n’étaient pas exclus de l’église, ni des sacrements mais ne pouvaient se mêler aux autres habitants. Ils exerçaient des métiers bien définis. À l’église, ils occupaient un espace délimité et entraient par la petite porte qui leur était réservée (à gauche de la porte d’entrée).

Le Bénitier

C’est un ouvrage du XIVe siècle que l’on trouve à gauche en rentrant dans l’église. Il est de forme rectangulaire, sculpté dans un calcaire cristallin, très poli et usé.
Sur sa face principale l’on peut voir Trois cercles alignés avec deux fleurs à six pétales de part et d’autre d’une croix de Malte.
D’après un ouvrage de Raoul Deloffre et Jean Bonnefous le bénitier daterait du XIVe siècle ce qui laisse à penser que c’est celui de l’oratoire d’origine.

La Statue de Notre Dame de Cardesse

Cette statue en bois doré date du XVIIe siècle et surplombe l’autel dans le bas-côté de gauche. Elle est particulièrement remarquable par la qualité des drapés du vêtement de la Vierge. Les diadèmes qui couronnent la Vierge et l’Enfant Jésus sont en revanche d’inspiration nettement hispanique.
Il n’y a pas longtemps encore, la statue était portée en procession autour du village pour le 15 août, fête de l’Assomption de la Vierge et fête du village.

Le Retable

Il date du XVIIe siècle, c’était le maître-autel de l’église des Augustins de Pau. Lorsque cette dernière fut reconstruite pour devenir l’église Saint-Jacques, cet autel n’y avait plus sa place. À l’instigation de Nicolas Péborde (propriétaire du château de Cardesse en face de l’église), il fut transféré dans l’église de Cardesse vers 1780.
En haut du retable se trouve un tableau de la Vierge Marie réalisé par un peintre de l’école de Murillo.

Les tribunes

Dans les paroisses riches, la tribune est généralement réservée à l’orgue.
Dans beaucoup d’églises du sud-ouest (et en particulier au Pays Basque), les tribunes étaient réservées aux hommes. Les femmes se plaçaient dans la nef avec les enfants, à l’exception de ceux qui étaient au catéchisme qui avaient leur place dans le chœur.
Aujourd’hui ; il n’y a plus de différence entre les paroissiens et les tribunes ne sont occupées que les jours de grande affluence : fêtes, mariage et enterrements.

Noël 2006

La crêche de l'église de Cardesse...

Elle est toute simple,
mais elle dit tout.