Église Saint-Girons de Monein
Bienvenue en l’Église Saint-Girons de Monein |
Plavienguts en la Glèisa Sen-Girons de Monehn |
Mais il est un autre aspect dont on parle moins et qui nous interpelle fortement ! C'est la foi, l'audace, la détermination qui permit aux habitants de Monein d'entreprendre en 1464 la construction d'une église qui dura 50 ans. Au delà des siècles n'est-il pas merveilleux que notre tendresse et notre admiration puisse s'adresser à ceux qui ont construit Saint-Girons ? Grâce à eux, nous pouvons faire réussir de beaux rassemblements liturgiques où de nombreux chrétiens de Saint-Vincent des Baïses se retrouvent. Au delà de l'admiration, de belles pierres qui enthousiasment les touristes et nombreux visiteurs, ayons une pensée émue pour ceux qui ont entrepris et réussi une merveille grâce à leur foi intense.
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Plan de visite
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Un nouvel autel pour l'église Saint-Girons de Monein |
La construction de l’Église Saint-Girons de Monein (XVe-XVIe siècles)commença le 13 juillet 1464, Gaston IV était alors Seigneur Souverain de Béarn et Louis XI régnait en France. Elle dura une cinquantaine d’années et fut financée, essentiellement, par les « tailles » (ou impôts) que la communauté s’imposa volontairement pendant cette période, ainsi que par les dons et legs du clergé et des nobles locaux. Cette église, qui est la plus importante du Béarn par ses dimensions, est bien le témoignage de la ferveur religieuse de la population d’alors. Caractéristiques principales L’église de Monein est la plus importante église gothique du Béarn : longueur de la nef 50 mètres prolongée par le clocher donjon (ou clocher porche), un carré de 6 mètres de côté ; largeur de l’église 16 mètres, plus les chapelles latérales ; hauteur des voûtes 13 mètres 50 ; épaisseur des murs et des contreforts de 1, 25 à 1,50 mètre. Elle est sans doute la plus belle.
Elle est de style gothique flamboyant, avec des éléments Renaissance. Certains y décellent l’influence du grand art gothique du Nord de la France, adapté aux conditions locales et au génie propre du pays. Sa construction fut achevée vers 1520. Saint Girons Le 31 janvier 406 lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, les Vandales, peuple germanique d’Europe centrale, mêlés aux Alains et aux Suèves, passent le Rhin gelé près de Mayence, ils pénètrent dans l’empire romain. Ils envahissent la Gaule et la pillent pendant deux ans, sans rencontrer de résistance notable. Dès 409, ils pénètrent en Espagne, l’occupent, puis gagnent l’Afrique en 429. Saint Girons, Fêté le 9 décembre, c’est un « Vandale » arrivé avec les envahisseurs. Il se convertit et reçoit le Baptême des mains de Sever, saint Sever, lui aussi Vandale d’origine. Dans l’église de Monein vous pouvez découvrir une statue en bois polychrome de st Girons au centre du retable du chœur tenant en main le livre, la Bible, de l’évangélisateur. Il y a toujours dans le chœur un vitrail sur la droite représentant saint Girons avec la palme du Martyr. De plus dans la table de l’ancien maître-autel se trouve dans une niche un reliquaire contenant la relique de saint Girons.
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Intérieur de l’église Arrêtons-nous un instant dans le fond de l’église, contemplons-la dans son ensemble, et prenons le temps de goûter la sensation qu’elle nous offre. |
L’unité des voûtes sexpartites de la nef et du collatéral est renforcée par la longue nervure centrale (lierne) qui parcourt toute la longueur, jusqu’au chœur. Un autre des points remarquables est la dissymétrie du plan de l’édifice ; la nef principale est, en effet, flanquée d’un seul bas-côté. L’unité des éléments architecturaux intérieurs et la vaste charpente commune semblent indiquer que cette disposition ne résulte pas d’un accident de parcours durant la construction, mais qu’elle fut prévue sur le plan initial. |
vue de la lierne |
vue du Collatéral |
Les sculpteurs du XVIe siècle ont donné libre cours à leur imagination en travaillant sur les chapiteaux et les bases de certaines colonnes, s’inspirant souvent de motifs pris dans la vie courante du pays. En avançant à partir du fond de l’édifice et en longeant le mur sud (côté droit en regardant l’autel), nous y voyons: à la base du pilier du fond près d’un bénitier, un masque impressionnant représentant probablement un «cagot» ; des chapiteaux ornés de vaches, de lions, de masques humains grimaçant à travers le feuillage ; à la base du 3e pilier, sous la chaire, une levrette et son os à côté d’un énorme escargot. | ||
La levrette regarde l'escargot |
Bénitier des cagots |
Après la chaire, sur la droite, s’ouvre la chapelle dite de Marca , ornée d’un retable de style baroque dédié à saint Joseph. Cette chapelle servit, aux XVIIe et XVIIIe siècles de salle de catéchisme ; c’est là qu’enseigna le frère Louis BITOZ (de l’ordre missionnaire des Barnabites) mort en odeur de sainteté en 1617 ; on pense qu’il y fût enterré. La chapelle s’effondra peu après sa mort et fût relevée en 1618. Les fouilles entreprises à plusieurs reprises à la fin du XIXe et au début du XXe siècles pour retrouver sa tombe n’aboutirent pas et de ce fait la procédure de béatification de Louis Bitoz, le «Saint de l’église de Monein» est restée en suspens. |
Signalons que le mobilier actuel date des XVIIe et XVIIIe siècles, il est venu remplacer le mobilier d’origine ainsi que les objets de culte disparus pendant la Réforme. L’autel principal est orné d’un retable du XVIIIe siècle, œuvre de Jean CASSOU, maître sculpteur de Louvie en Ossau et de CARON, doreur de la ville de Lescar. A la place d’honneur, au-dessus du grand crucifix, la statue de saint Girons, patron de l’Église, encadrée par les 4 Évangélistes, reconnaissables à leurs attributs (Lion de saint Marc, Boeuf de saint Luc, Aigle de saint Jean, Ange de saint Matthieu). Les tableaux représentant, à droite la montée au calvaire et à gauche l’ensevelissement, sont l’œuvre de Pierre-Claude PERRUCHE, peintre de Lescar. Sous l’autel, la chasse qui contiendrait les reliques de saint Girons (un fragment du bassin). |
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Tableaux de Claude Perruche |
Retable |
Sur la gauche de l’autel principal, on trouve l’autel de la Vierge surmonté d’un retable et d’un calvaire de style breton assez inattendus; on dit qu’au XIXe siècle cet ensemble aurait remplacé l’autel primitif transporté à Rome par les Rédemptoristes. |
L'autel de la Vierge |
La chapelle de Badet |
Un petit bonhomme accroupi |
L’Orgue Il a été commandé le 25 avril 1683 au Sieur Robert Delaunay, facteur d’orgues à Toulouse. Le buffet d’orgue qui porte la date de 1684 a été sculpté dans un atelier de Lescar. Pour plus de renseignements allez sur la page des « Amis de l'Orgue » |
Porche d'entrée Sortant de la nef, le visiteur pénètre à nouveau sous le clocher-porche par un escalier de 3 marches, et, en se retournant, il découvre la plus élégante porte Renaissance que possède le Béarn. Sur le bandeau supérieur, une procession d'anges portant les instruments de la Passion ; le bandeau inférieur est une véritable dentelle de feuillage. Toujours sous le porche et à gauche de la sortie, une porte plus petite, mais aussi richement décorée, ouvre sur l'escalier du clocher ; elle est surmontée d'un arc en accolade, avec choux frisés, grand fleuron et encadrée de deux élégants pinacles. |
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Le porche d'entrée |
La porte d'accès du clocher |
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La charpente |
Passé la porte d'accès du clocher, un escalier de pierre à vis conduit à la toiture dont la charpente constitue la partie la plus remarquable de l'édifice ; on la dit unique en France. En forme de double vaisseau dissymétrique renversé, toute en cœur de chêne débité à la hache, elle se présente comme une véritable forêt, il aura fallu un millier de chênes pour la réaliser. Les Maîtres-Charpentiers du Moyen-âge, ces « cagots » dont on a vu une image près du bénitier qui leur était réservé, ont résolu avec une virtuosité extraordinaire les problèmes posés par la hauteur de l’œuvre (18 mètres de flèche) et la dissymétrie des supports (une seule nef latérale). L'ensemble de la charpente ne fait que reposer sur les murs et sur les piliers à environ 14 m du sol et son faîtage culmine à 32 m, à l'origine pas un clou ne fut utilisé pour sa construction. |
La charpente est maintenant devenue l'objet d'un spectacle puisqu'un « son et lumière » a été créé à l'occasion de la rénovation de la toiture. Horaires des Visites :
Office de tourisme du Pays de Lacq, Cœur de Béarn - 58 rue du commerce 64360 MONEIN Tél. 05 59 12 30 40 leur site : www.coeurdebearn.com |
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Extérieur Sortant de l'église et traversant la rue principale vers le Monument aux Morts, le visiteur découvre la masse imposante du clocher qui, à l'inverse de l'architecture intérieure, est typiquement béarnais. Il dresse d'un seul jet à 40 mètres de hauteur ses murs épais d'un mètre cinquante, épaulés d'énormes contreforts biais que coupent à distance régulière, des corniches de pierre blanche. Encastrée dans l'angle nord-ouest, une tourelle ronde contient l'escalier à vis qui nous conduit à la toiture, Clocher et tourelle sont éclairés par des fenêtres à croisées de pierre de style Renaissance. Revenant vers la façade antérieure du clocher-porche, le visiteur se trouve devant la porte principale de l'église. Cette porte est remarquable, au plan archéologique, par le tympan malheureusement très dégradé qui la surmonte ; c'est la partie la plus ancienne de l'édifice. Il provient de l'église romane primitive, datant du XIIe siècle, et il a été utilisé en réemploi par les constructeurs de la nouvelle église. On devine à gauche l'arbre du Bien et du Mal avec Adam et Ève ; à droite, la Résurrection, tombeau entrouvert, un ange qui encense et trois personnages alignés. Autre vue intéressante de l'église : descendant en contrebas de celle-ci, vers l'est et le sud est, on découvre le chevet épaulé de puissants contreforts et éclairé par de grandes baies à remplage flamboyant, la tombée vertigineuse de l'immense toit d'ardoises et l'appareillage des murs dans lesquels les galets du Gave disposés en feuilles de fougère alternent avec des rangées de briques, le tout lié par un mortier de chaux du pays et de sable de la Baïse qui donne à l'édifice cette belle couleur ocre caractéristique des vielles constructions béarnaises. |
Voilà notre visite virtuelle est finie, bien incomplète, mais elle n'était faite que pour vous donner envie de venir voir notre église. À bientôt donc, nous serons ravis de vous y accueillir. Adishatz |
Le chevet de l'église de Monein vu des coteaux de Marquemale |
Sources documentaires: Victor ALLEGRE : les vieilles Églises du Béarn - DARTIGUE-PEYROU : La Vicomté de Béarn - Chanoine DUBARAT et P. BAYAUD : Bulletin Société Sciences Lettres et Arts - Marie-Victoire Duval : Monein, une communauté du Béarn au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime |