Église Saint-Vincent de Lasseubetat
Quand on arrive à cette église, juchée en haut d'une colline comme un phare qui attire les fidèles, on y trouve un calme qui ne règne pas ailleurs. Le site est magnifique, de beaux champs, de belles et grandes maisons, des forêts, la vie semble tranquille, laborieuse, solidaire mais assez gaie. D'ailleurs, un groupe de chrétiens anime la liturgie et chante très bien. Après la messe le groupe d'amis se réunit pour prendre le café. Lasseubetat, jadis s'écrivait « La Saubetat ». C'était un lieu d'asile ou dès que l'on pénétrait sur son territoire, on était protégé. Ce village reste accueillant, son église est toujours belle, le toit refait, et il y a des chrétiens qui chantent. Après tout, la foi, pour ceux qui osent croire encore, ne rend-t-elle pas heureux ? |
Saint Vincent, patron de l'église de Lasseubetat Saint Vincent est fêté le 22 janvier. C’est le Saint Patron des vignerons (et des navigateurs dans de nombreux pays).
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Vie et martyre de saint Vincent |
Vincent est né à Huesca (Espagne), à la fin du IIIe siècle. Instruit des sciences sacrées et profanes, il fut nommé diacre (serviteur des pauvres et de la parole de Dieu) par Valère, l’évêque de Saragosse. Celui-ci, vieux, bègue, ne pouvait presque plus parler. Vincent prêchait à sa place, en Espagne et dans le Sud de la Gaule. |
Culte de saint Vincent |
Le culte de saint Vincent s’est très vite répandu dans l’Empire romain. Son martyre fut rapporté par le poète Prudence à la fin du IVe siècle. Saint Augustin prononça plusieurs sermons en son honneur et dira de lui : « Enivré du vin qui rend fort et chaste, Vincent triompha des tyrans qui voulaient ruiner le règne de Jésus Christ ». En 542, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, assiégeaient Saragosse où se trouvaient les reliques du saint. Touchés par la piété des habitants en procession derrière ses reliques, ils levèrent le siège mais exigèrent qu’on leur remette le bras droit et l’étole du martyr. De retour à Paris, Childebert fit construire, pour les abriter, l’abbaye Sainte-Croix-Saint-Vincent devenue abbaye de Saint-Germain-des Près. D’autres reliques se trouvent dans les cathédrales du Mans, de Besançon, de Mâcon. À Lasseubétat, on invoque ainsi sa contribution météorologique pour le 22 janvier afin que la fête soit celle de toute (ou presque) la famille : |
« Nebe, nebe, Sen Vinçentz, ta que nou bienguen lous parents ! Nebe, nebe, de mati, ta que ne’s hiquen en cami ! Sen Vinçentz qu’ a nebat, lous parents soun arribats et oèyt dies, démourats ! » |
Saint Vincent et la légende |
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Iconographie de saint Vincent |
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Saint Vincent dans l’église de Lasseubetat |
Saint Vincent est représenté dans le vitrail sud du chœur : On le voit portant la dalmatique, vêtement liturgique blanc des diacres et tenant la palme verte des martyrs. À sa gauche se trouve la pierre ronde de la meule, instrument de son supplice. Ce beau vitrail, don de deux abbés (Sarthou et Aris-Blanche), est partie d’un ensemble très harmonieux qui fait entrer une belle lumière dans l’édifice. |
À côté du retable, est accroché un tableau de grandes dimensions (2 m x 2,15 m). Il représente, lui aussi, un épisode du martyre de Vincent : ici le supplice du grill sur lequel il fut rôti ! Selon Véronique Escoubet, de l’Association des Églises Anciennes du Béarn, il s’agit d’une des nombreuses copies réalisées au XIXe siècle à partir d’un tableau d’Eustache Le Sueur (1617-1655) qui représente, lui, le martyre de Saint Laurent, brûlé sur un gril également. Mais, dans ces copies, tout est inversé, les personnages, le décor etc. comme s’il s’agissait de plagiats effectués en regardant l’original dans un miroir ! On retrouve cependant une scène bien composée, où la violence n’est pas la dominante : les bourreaux romains accomplissent calmement leur besogne. La lumière met en valeur le contenu symbolique : le martyr, les bras en croix, évoque le sacrifice du Christ. À l’initiative de Monsieur le Maire Lorry, ce tableau a été restauré en 1994-1995, par Monsieur Henri Herrer de Bidos. |