Commission « Vie des Hommes » du Doyenné du Bassin de Lacq
1. Historique :
2. Les motivations de notre démarche :
3. Comment fonctionne-t-on et que produit-on ?
|
Élections : un vote pour quelle société ? Ceci est le titre d’un document publié en Octobre 2011 par le Conseil Permanent de la Conférence des Évêques de France. De larges extraits sont repris ci-dessous, accompagnés de quelques citations explicatives. Ces temps que nous traversons sont des temps de crise. Une crise globale qui touche tous les pays occidentaux depuis plusieurs dizaines d’années (…). Les effets de la crise financière mondiale qui s’est accélérée en septembre 2008 sont loin d’être épuisés. Ce déséquilibre s’est ajouté aux difficultés sociales et politiques qui sont la conséquence de la transformation profonde et rapide de nos sociétés et de toutes les structures qui organisent notre vie sociale. De nombreux facteurs de transformation se conjuguent. Trois d’entre eux méritent, selon nous, de retenir l’attention de tous.
Celui-ci ne cesse de se poursuivre(…). Ainsi, le perfectionnement de la connaissance et de la compréhension du vivant suscitent des désirs que rien ne paraît pouvoir limiter. Il est donc urgent et indispensable que l’homme puisse définir qui il est et déterminer les conditions de son propre respect. Faute d’une appréhension précise de sa dignité, il se laisse inexorablement fasciner par son pouvoir scientifique, dont il est tenté d’attendre la solution à tous ses problèmes, en oubliant de voir ce qui risque de se retourner contre lui. « L’ homme est par nature un être social » dit le dernier Concile ; la relation est l’élément essentiel de l’humain, dit Benoît XVI ; il est le fruit d’un don : la création ; il est fait pour le don, ce qui lui donne sa dimension transcendante, c'est-à-dire la capacité de se dépasser ; la fraternité universelle est sa vocation dit le concile Vatican II ; mais il est aussi une nature blessée qui ne peut s’en sortir tout seul . (Benoît XVI - « L’amour dans la vérité » Juin 2009)
(…) Pour les citoyens de plus ou moins vieille souche, ceci peut engendrer un sentiment d’instabilité très délicat à vivre. Pour beaucoup de nouveaux arrivés, cela se traduit par le fait de se sentir mal accueillis et de ne pas trouver leur place dans une société qu’ils ne peuvent pourtant plus quitter. « L’immigration est un signe des temps dit Benoît XVI ; derrière l’étranger qui frappe à nos portes quels sont les enjeux pour notre société et pour l'Église ? Tout est fait pour nous séparer ! Ce sont des étrangers qui me posent la question : qu’est ce que l’homme ? qu’est ce que l’humanité ? » (C. Bense –« Autour de l’immigration » – Mourenx 14/01/2006) .
Mais l’individualisme finit par dissoudre la vie sociale dès lors que chacun juge toute chose en fonction de son intérêt propre. Le bien commun de tous risque d’être confondu avec la somme des avantages particuliers. « Quand au bien commun, il comprend l’ensemble des conditions de vie sociale permettant aux hommes, familles et groupements de s’accomplir plus complètement et plus facilement » (Vatican II – GS n° 74) « Lorsque le sens de l’existence ne passe plus par le lien à autrui, la perception même de l’intérêt général est brouillée. Les attentes des citoyens s’en trouvent faussées. Il n’y a plus de hiérarchie de priorités et chacun réclame l’intervention de l'État pour ses problèmes particuliers » (« Grandir dans la crise »- Conférence des Évêques de France Mars 2011). Ces transformations interrogent la conception que l’on se fait de l’homme, de sa dignité et de sa vocation. (…) Puisque [les lois] jouent inévitablement un rôle de référence morale dont il convient de tenir compte, le législateur ne peut se contenter d’enregistrer l’évolution des mœurs. La dignité de la personne humaine est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque. Elle mérite un respect inconditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de sa santé physique et mentale, de sa condition sociale, de sa religion, de son origine ethnique… « Doué de raison et de conscience… » dit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, « Créé à l’image et à la ressemblance de Dieu… » précise la foi judéo chrétienne. Dans ce contexte, notre devoir d'Évêques est de rappeler la haute importance que l'Église, depuis ses origines, reconnaît à la fonction politique. Dans une démocratie représentative, le vote est la manière par laquelle chacun peut participer à l’exercice du pouvoir. Il est donc essentiel d’y prendre part de la manière la plus sérieuse possible. Un vote ne peut être simplement dicté par l’habitude, par l’appartenance à une classe sociale ou par la poursuite d’intérêts particuliers. Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous. « La démocratie suppose de faire exister une volonté de construire un avenir commun. Elle appelle à s’informer : quels enjeux dans les élections qui viennent ? Quelles compétences, quels pouvoirs pour les instances à élire ? (…) Pour choisir de manière responsable, chacun est appelé à prendre connaissance et à débattre des propositions des différents candidats ou listes de candidats. (…) S’informer, débattre, s’impliquer, voter, c’est un premier pas indispensable. Demander aux élus de régler les problèmes quand ils se posent, si on n’est pas soi-même mobilisé sur ce minimum, c’est en quelque sorte se disqualifier, et en tout cas affaiblir sa demande. Cependant mettre périodiquement un bulletin dans l’urne ne suffit pas pour que vive la démocratie. La « démocratie de représentation » ne peut se renouveler qu’en s’associant à une « démocratie de participation » - corps intermédiaires : syndicats…partis politiques…associations…conseils de quartiers…conseils de développement…commissions d’usagers…. La mise en œuvre d’une «démocratie de participation » dépend à la fois des institutions et des élus, mais aussi et surtout de la participation active de chacun de nous. Lieu de passion et d’affrontement, la politique est aussi un lieu d’estime et d’encouragement ». (Commission Vie des Hommes – Février 2004). Comme chrétiens nous devons être confiants : Les crises qui traversent les sociétés humaines peuvent être des occasions de renouveau et des expériences qui réorientent l’avenir. Elles ne doivent pas nous empêcher de viser en toutes circonstances le respect de la dignité de toute personne humaine, l’attention particulière aux plus faibles, le développement des coopérations avec d’autres pays et la recherche de la justice et de la paix avec tous les peuples. Cependant nous ne pouvons pas attendre du pouvoir politique plus qu’il ne peut donner (…) Le mode de vie qui est le nôtre depuis quelques décennies ne pourra pas être celui de tous les pays du monde, ni même se maintenir perpétuellement tel quel chez nous. Depuis longtemps, avec d’autres, les papes et les évêques appellent chacun à reconsidérer sa manière de vivre, à privilégier l’être plus que l’avoir, à chercher et promouvoir un « développement intégral » pour tous ; sous des termes variés c’est la même invitation pressante à un changement de mode de vie. A bien des égards, nous Chrétiens, sommes mieux équipés que beaucoup d’autres pour choisir ce changement plutôt que de le subir. L’invitation à un changement de mode de vie pour une vie plus sobre si elle nous concerne tous, ne s’adresse pas à des personnes et des groupes qui se trouvent dans des situations identiques. Comment peut être comprise cette invitation par ceux qui ne parviennent pas à boucler leur fin de mois faute de ressources suffisantes ? Pour être reçue par ceux qui sont au bas de l’échelle, cette invitation doit toujours s’accompagner de la mise en œuvre de la justice sociale ; celle-ci a pour objectif de réaliser une relative égalité, permettant à chacun de disposer, pour le moins, du minimum de ressources qui lui est nécessaire pour vivre dignement. Des points d’attention pour aider à un discernement : Le texte intégral de la déclaration des Évêques est à la disposition de tous, il peut être consulté et imprimé sur le site internet : http://www.eglise.catholique.fr - dossiers « élections 2012 » - « Élections : un vote pour quelle société ? », A chacun de vous il revient d’examiner comment les programmes, les projets des partis et des candidats traitent ces différents points (…) de les hiérarchiser en vue du vote. Dans un temps d’hypermédiatisation, il convient d’être prudent devant la surenchère des informations (…) de ne pas se laisser entraîner dans des calomnies ou des médisances, de rechercher avec précaution, autant que chacun en est capable, ce qui est vrai et ce qui est juste (…). Prions pour que le désir du bien de tous domine dans nos choix et dans ceux de nos concitoyens. 29 Janvier 2012 Commission Vie des Hommes du Doyenné Bassin de Lacq |